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Un blog où je vous fais partager mes chroniques littéraires, mes coups de coeur, j'essaie de mettre en lumière des romans, des livres qui semblent dans l'ombre. Je suis une amoureuse des mots assemblés, de ces personnages de romans que l'on croise, que l'on rencontre dans nos vies.Tous ces mots qui nous enveloppent sans cesse et que l'on n'ose pas dire, qu'on n' arrive pas à écrire, qu'on garde au fond de nous comme des larmes et qu'on retrouve dans les livres. Une page pour partager l'art littéraire, parce que l'art c'est ce qui nous fait respirer et qui nous sauve de tout.

29 Jan

La noce d'Anna de Nathacha Appanah

Publié par Sansfin

La noce d'Anna de Nathacha Appanah

Nathacha Appanah est surprenante dans le rôle de Sonia, une mère célibataire qui va marier sa fille . Tout les oppose : Anna se sent libre et se donne les moyens d'aller où elle veut. Sonia, sa mère est anticonformiste, dépendante de sa solitude, sa nostalgie et de son inspiration d'écrivaine. Elle a peur de voir sa fille s'envoler, elle a peur qu'elle reproduise ses erreurs, à force de contradictions elle va finir par ne plus rien contrôler entre ses questions, ses choix et la réalité de sa vie. Sonia fait le constat que l'avenir semble flou dans ce passé encore présent où ses manques affectifs et ses histoires vécues reviennent comme des boomerangs. Elle tâtonne au beau milieu de cette longue soirée la couleur de ses envies, de ses désirs, de ses forces et de ses failles. C'est en posant des mots sur ces ressentis qu'on éclaire son chemin. Un roman qui bouleverse, qui interroge sur l'existence, une écriture pleine d'introspection et d'émotions bercées par le souffle de ces deux personnages attachants qu'on aimerait retrouver quelque part. De la belle littérature. Un gros coup de cœur, à lire absolument.


 

Extraits du roman


 

"Anna m'appelle maman , j'aurai aimé qu'elle me donne un petit nom, quelque chose qu'elle m'aurait inventé pour moi qui ne serait qu'à moi et si par hasard , un jour, elle m'appelle alors que j'ai le dos tourné dans une grosse foule, si ce jour-là elle m'appelle à tue- tête de ce nom qu'elle m'aurait donné, je me retournerai, forcément, je saurai."


"J'ai passé ma vie à avoir peur de ma fille, à avoir peur de ne pas savoir l'élever, peur qu'elle passe son temps à me critiquer, peur qu'elle soit trop différente de moi, peur qu'elle me ressemble trop, peur d'être trop moi même, peur de décevoir, peur de ne plus aimer, de ne plus savoir aimer, de ne plus être aimée. Je crois que si un jour on me demandait de résumer ma maternité, ce serait par ce sentiment là : la crainte. Tant de responsabilité, une vie entre vos mains, se rend-on vraiment compte quand on donne la vie, pense t-on un instant à cela : le poids d'une vie accompagnée de ses succès, de ses échecs, de ses actes manqués, une vie que l'on ajoute à la nôtre, comme si notre vie, notre chienne de vie, ne suffisait pas. Non, on pense au visage que notre enfant aura, à qui il ressemblera et on passera des jours et des jours à le regarder dormir pour observer ses traits, on pense aux gazouillis et aux premiers mots, on pense à l'espièglerie des enfants qui nous feront rire, on pense aux anniversaires et aux chaussures neuves qu'il portera fièrement, on pense au premier vélo, à la première fois où on n'aura plus besoin de le tenir, à ses premiers pas, on pense aux devoirs, à son intelligence, forcément il sera intelligent, forcément il sera beau."


 

" Je me réveillais chaque matin avec un sentiment d'attente, un frémissement dans le cœur, comme s'il allait se passer quelque chose, le bonheur peut-être. J'avais du courage, de l'envie et j'étais persuadée que chaque jour allait apporter son lot de surprises, bonnes, forcément bonnes."


" Anna ma grande fille, ma fille unique Que j'ai élevée maladroitement parce que ces choses- là ne sont pas dans les livres que je lis et que j'écris. Je l'aime tant ma fille , je ne voudrais pas qu'elle s'en aille, je voudrais qu'elle soit là à mes côtés, je voudrais qu'elle pleure à ma mort, qu'elle souffre, qu'elle parle de moi les larmes aux yeux, même des années après ma mort, qu'elle me regrette et qu'elle ouvre mes livres en soupirant de peine."


 

" Qu'à trop réfléchir, qu'à trop me perdre dans mes pensées, je finirai par me perdre dans ma vie tout court.Je suis dans le vrai , avec ce que l'âge m' offert de meilleur, avec ce que les années m'ont agrafé de pire."


 

" Anna me connaît bien, elle sait que, dans les heures creuses, mon corps et mon esprit se vident et se remplissent de gens dont je voudrais écrire l'histoire, que je m'embarquerai et que je me perdrai dans les fils emmêlés des vies imaginaires. "

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